Mosquée Zitouna en Tunisie

Editions Nanika

TUNISIE : une civilisation méditerranéenne

Elle a deux prénoms : Elissa ou Didon. Fille du roi de Tyr (Empire phénicien), son mari est assassiné par son frère, Pygmalion, qui veut s’emparer de sa fortune. La voilà obligée de fuir avec sa suite vers les terres d’Afrique où elle est accueillie par les autochtones. Elissa leur demande des terres pour y installer son peuple en fuite : « autant qu’il en pourrait tenir dans la peau d’un boeuf », dit-elle. Face à cette surface dérisoire, les habitants acceptent. Et voici Elissa qui détisse la peau du boeuf pour en faire un fil extrêmement fin et tellement long… Elle le pose au sol et commence à marquer les limites de son nouveau territoire : ainsi naquit la ville de Byrsa (du grec bursa : cuir) qui deviendra plus tard Carthage et encore plus tard, à quelques changements près, Tunis.

       

Dessin de l’ancienne Carthage en Tunisie

Crédit Photo : L’ancienne Carthage @Elise Ducamp

                  

            

Si la Tunisie fut fondée par une princesse phénicienne, c’est un roi carthaginois qui va marquer son histoire : Hannibal le Conquérant, qui reçut en seul héritage de son père, un commandement : “Tu dois défaire l’Empire romain”. En 219 av. J.-C., il part de Carthage avec son armée et ses trente-sept éléphants de guerre. Victoire après victoire, il arrive au pied des Alpes, les traverse, perdant la moitié de ses pachydermes, mais parvient à conquérir Capoue. Aux portes de Rome, l’épuisement se fait sentir. Les pertes dues à la neige ont été trop lourdes, les hommes sont éreintés par ce voyage de 7 ans, la maladie se répand, il faut attendre les renforts… qui n’arrivent pas. 

Hasdrubal, le frère d’Hannibal, qui était à la tête de l’armée de renfort, a été tué en chemin : il n’arrivera jamais. Hannibal doit donc fuir pour sa vie, refaire le périple en sens inverse pour tenter d’atteindre des territoires amis au plus vite. Le voyage de retour lui prendra plusieurs années. Avec Rome à ses trousses, l’ancien chasseur est devenu une proie. Il ne sait pas que, de l’autre côté de la mer, Scipion le Romain s’est allié à Massinissa le Numide, ex-allié d’Hannibal. Ensemble, ils font tomber Carthage. Après la prise de sa capitale, Hannibal doit fuir pour sauver sa vie. On le retrouvera vers Tyr, puis en Crête, puis en Asie Mineure où il se met au service de Prusias Ier de Bithynie (en Turquie actuelle). Sous son commandement, il fonde la ville de Bursa et se hisse au rang de souverain « hellénistique »... On dirait une prophétie : le roi déchu qui renaît de ses cendres. Les Romains sont trop effrayés pour ne rien faire : les assassins sont en route. Mais Hannibal ne se laissera pas prendre encore une fois par ces « fourbes » de Romains. Il se donne la mort avec du poison. Il sera inhumé sans les hommages que l’on rend habituellement à un roi et l’emplacement de sa tombe reste aujourd’hui encore un mystère… 

Peu à peu, Carthage se remet de sa défaite. Elle se reconcentre sur ce qui a fait son succès : le commerce, et s’enrichit de nouveau… au point d’inquiéter une nouvelle fois les Romains. Et puis Carthage n’a jamais pardonné à Massinissa, le souverain Numide qui l’a trahie. Elle veut lui faire payer sa trahison, alors elle se réarme, brisant le traité qu’elle a signé avec les Romains. L’excuse est toute trouvée pour déclencher la guerre. La troisième guerre punique est expéditive : elle dure trois ans. Carthage est rasée.

      

Les ruines de Carthage en Tunisie

Crédit Photo : Les ruines de Carthage @Meriem Rezgui

     

        

C’est sur ces ruines qu’arriveront plusieurs siècles plus tard les Omeyyades, dynastie arabo-musulmane qui s’installera à Kairouan faisant de cette ville la capitale arabe du pays. Elle deviendra un centre de culture et de commerce, connaissant son apogée sous la dynastie des Aghlabides avant de tomber aux mains des Fatimides, des Zirides, des Almohades puis finalement des Hafsides, la première dynastie d’origine berbère qui choisit Tunis comme capitale.

   

Mosquée Zitouna en Tunisie

Crédit Photo : Mosquée Zitouna @Meriem Rezgui

  

       

Aujourd’hui, les ruines de Carthage, les thermes d’Antonin, la cathédrale Saint Vincent de Paul et la mosquée Zitouna cohabitent et donnent à la Tunisie cette identité plurielle, si riche, comme un parfum de jasmin un soir de Ramadan qui invite les habitants à célébrer sur la plage le fait d’être ensemble. La croix de Tanit (déesse punique) serrant la main de Fatma.

Croix de Tanit et main de Fatma

Crédit Photo : Croix de Tanit et main de Fatma @Yasmina Hosni

                  

       A découvrir :

Guide de voyage Tunisie Editions Nanika

Quelque chose de Tunisie, par Meriem Rezgui
Parution : 09 novembre 2018
ISBN : 978-2-9562476-3-0
Pagination : 184 pages
Format : 130 x 190 mm
Prix : 14,50 €
http://editions-nanika.fr/project/tunisie/

  

  

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